Partie 1
Les trois mois de convalescence et les trois mois de vacances
offerts par la brigade les avaient requinqués !
Madison Verrand et Pierrick Mandal, tous deux inspecteurs
à la brigade criminelle de Nice étaient de nouveau en poste.
La première semaine, il y eut pas mal de dossiers à classer, laissés en suspens depuis leur absence.
Pierrick semblait guéri et Madison aussi même si parfois, quelques situations ou images les replongeaient dans leurs souvenirs quelques instants, mais ils savaient faire la part des choses et ils chassaient bien vite ces remontées de souffrance.
Le lundi, frais tous les deux comme après un Week end reposant, chacun s'installe à son bureau.
Sur celui de Madison , une enveloppe de papier Craft à son nom.
Elle regarde Pierrick et lui agite l'enveloppe de la main.
Il lève les mains, l'air de dire "C'est quoi ? "
Madison ouvre l'enveloppe, retire le papier blanc où il est écrit;
" Je sais qu'un crime va avoir lieu. Je l'ai vu. Je sais où.
Ce sera dans l'avenue Clémenceau. C'est pour bientôt.""
Pierrick pardessus son épaule lisait en même temps que Madison.
Ils se regardèrent, interloqués, et dubitatifs aussi.
Le crime de l’avenue Clémenceau – Partie 2
"Une blague ? souffla Pierrick.
Madison n’était pas si sûre. Le papier, d’une texture épaisse, sentait l’encens. Une écriture fine, presque nerveuse, courait sur la page. Aucun nom, aucune signature. Rien qui puisse les aiguiller.
"Tu crois que c’est sérieux ? demanda-t-elle.
"Ce genre de lettre, si tu l’ignores et qu’il se passe vraiment quelque chose, tu t’en veux toute ta vie.
Elle acquiesça. Le nom de l’avenue Clémenceau fut noté dans leur carnet d’enquête.
Ils y passeraient dans la journée.
Mais avant même qu’ils ne quittent la brigade, une deuxième enveloppe arriva. Cette fois-ci, elle avait été glissée directement dans la boîte aux lettres du poste, à l’intention de Madison, toujours dans une enveloppe Craft.
À l’intérieur, un nouveau message :
""La scène est plus claire maintenant. Une femme... seule.
Elle ne sait pas encore que quelqu’un l’observe depuis des semaines.
Il la suit. Il attend le bon moment. Il porte un manteau long,
couleur ardoise, et une cicatrice lui fend la lèvre supérieure.
Je crois qu’il l’a déjà tuée… dans un autre flash. Ou peut-être que ça va encore se produire.
Elle crie. Mais personne ne vient. »
Madison sentit un frisson remonter le long de sa nuque.
"C’est pas une blague, murmura-t-elle. Il y a un vrai message là-dedans. Une peur... viscérale.
"Tu crois qu’elle a été témoin ?
"Je crois qu’elle est médium, dit Madison, l’air sombre.
Et je crois qu’elle voit le crime avant qu’il ait lieu.
Ils passèrent l’après-midi à éplucher les signalements dans le quartier de l’avenue Clémenceau. Rien d’anormal. Quelques habitants âgés, des familles, un coiffeur fermé depuis des semaines, un immeuble en rénovation, une autre immeuble jouxtant un petit café, quelques médecins spécialistes, une boutique où on vend de tout pas cher qui ne dure pas !
Mais cette nuit-là, Madison rêva de la rue. De lampadaires blafards, d’une silhouette qui marche lentement... et d’un cri, étouffé. Un cri qui ne venait pas de sa mémoire, mais d’ailleurs. Elle se réveilla en sueur.
Le lendemain matin, sur son bureau, une troisième lettre l’attendait.
Plus longue. Plus précise. Le texte était presque frénétique;
""Je l’ai revu. Il était là, juste derrière elle. Elle portait une écharpe verte. Il a souri en la voyant sortir de chez elle.
Ce n’est pas la première fois qu’il tue. Il choisit toujours des femmes qui vivent seules. Il veut faire taire les voix. Il croit qu’elles l’entendent penser.
Il agit à la tombée de la nuit. Entre 19h30 et 20h. Toujours un vendredi.
Son nom... Je crois que c’est quelque chose comme Mardel ou Marel... il chuchote ce nom dans mes visions.
Vous devez faire vite. Elle n’a plus beaucoup de temps.""
Cette fois, le doute n’était plus permis.
""On monte une surveillance vendredi soir, dit Madison d’un ton tranchant.
""Et s’il frappe avant ?
Madison fixa le papier un instant, puis répondit :
""Alors on ne dort plus. On ne quitte pas la rue. Jusqu’à ce qu’il montre son visage.
Ce qu’elle ne savait pas encore, c’est que la médium avait gardé une dernière vision pour elle. La plus terrible. Celle où Madison elle-même se tenait face au tueur, dans une ruelle, l’arme au poing... mais incapable de tirer.
Et la voix du meurtrier, douce comme un murmure, lui disant :
« Je t’attendais.
Le crime de l’avenue Clémenceau – Partie 3
Depuis la troisième lettre, Madison n’était plus tout à fait la même.
Elle passait ses journées à revoir les vidéos de surveillance de l’avenue Clémenceau, ses soirées à relire les lettres, traquant le moindre indice. Elle ne mangeait presque plus. Elle dormait à peine.
Pierrick, lui, tentait de garder la tête froide.
""Tu t’impliques trop, Madison. Ce ne sont que des visions. Rien ne dit qu'elles sont vraies.
""Ce ne sont pas que des visions. Elles sont cohérentes, elles se suivent. Et surtout… elles anticipent. Tu ne trouves pas ça étrange qu’on reçoive ça avant le crime ?
Il n’avait pas de réponse. Et il le savait, elle avait raison. Il y avait quelque chose d’inhabituel dans cette affaire. Une tension sourde. Un fil invisible qui les liait tous les trois.
Madison, la médium… et le tueur.
Le vendredi soir approchait.
Et avec lui, une atmosphère étrange descendait sur l’avenue Clémenceau. Un calme irréel. Comme si la rue elle-même retenait son souffle.
Madison et Pierrick installèrent une planque discrète dans un appartement vide, prêté par une connaissance. Deux caméras placées aux extrémités de l’avenue. Une autre orientée vers l’immeuble signalé dans la deuxième lettre, celui en rénovation.
18h57.
Pluie fine. Lumières jaunes sous les lampadaires. Quelques passants. Un chien sans laisse. Une ombre furtive derrière les rideaux.
19h18.
Une femme sort de l’immeuble, seule. Écharpe verte. Madison se redresse. C’est elle. La femme du flash.
""C’est elle. Pierrick, c’est elle.
Ne bouge pas. Attends""
La femme traverse lentement la rue, un sac de courses à la main. Elle marche comme si elle n’avait pas peur. Comme si elle ignorait totalement ce qui l’attendait.
Et pourtant, quelque part, quelqu’un l’observe.
19h26.
Un homme apparaît brièvement dans le champ d’une caméra. Manteau long. Ardoise. Il marche dans l’ombre, lentement, presque paresseusement. Sa tête est baissée. Madison ne voit pas son visage. Mais elle sent une chose : il la suit.
Elle allume la radio.
""Commandement, ici Verrand. On a un suspect en approche. Rue Clémenceau. Unité d’intervention demandée, discrètement. Priorité haute.
Pas de réponse. Juste un grésillement. Elle réessaie. Toujours rien.
""La radio merde, dit-elle, blême. La radio est HS.
19h32.
La femme entre dans son immeuble. La porte se referme. L’homme s’arrête au coin de la rue. Il ne bouge plus.
Madison le fixe à travers la lunette.
Elle ne voit que son profil. Un éclair. Une cicatrice.
Juste au-dessus de la lèvre.
Elle jure entre ses dents.
C’est lui. C’est lui.
Elle se lève brusquement.
"" Madison, attends ""!
Mais elle est déjà hors de l’appartement, descend les escaliers quatre à quatre. Son arme dans la poche, la respiration rapide.
Quand elle atteint la rue, l’homme n’est plus là.
Une porte claque quelque part. Un cri. Court. Étranglé.
Et puis… le silence.
Trop tard ?
Le crime de l’avenue Clémenceau – Partie 4
Madison monta les marches deux à deux, le cœur battant contre ses côtes comme un poing fermé. Le silence dans la cage d’escalier était trop épais. Un silence plein. Dense. Un silence qui cachait quelque chose.
Elle arriva au deuxième étage. L’air y était plus froid. Un courant d’air étrange glissait le long du couloir, comme si quelqu’un avait ouvert une fenêtre…
Elle avança lentement, l’arme en main. Une lumière clignotait au plafond, rythmant ses pas. Une porte entrebâillée, au fond du couloir. Celle du suspect ?
Elle s’approcha, retint son souffle.
Pas un bruit. Juste le craquement sourd du parquet sous ses semelles.
Elle poussa doucement la porte.
L’appartement semblait vide. Propre. Trop propre.
Pas de meubles, à peine un tapis, un miroir ancien appuyé contre un mur. Une photo déchirée dans la cheminée. Une odeur de cire… et sous cette odeur, quelque chose d’autre. Quelque chose de métallique.
Du sang.
Un frisson glacé remonta le long de son dos.
Pierrick la rejoignit quelques secondes plus tard, son arme également à la main.
""Tu as vu quelqu’un entrer ? demanda-t-il à voix basse.
""Non. Mais quelqu’un est venu ici. Il a été là.
Ils fouillèrent les pièces. Rien.
Pas de trace du suspect. Pas de bruit. Mais sur le sol, dans le salon, une petite tache de sang. Et à côté, quelque chose de bien plus dérangeant, une mèche de cheveux blonds, attachée par un ruban vert.
""Ce n’est pas normal, dit Pierrick.
"" Il se joue de nous.
Madison prit une inspiration. Quelque chose ne collait pas.
Pourquoi la femme de la vision lui paraissait-elle familière ? Pourquoi ce pressentiment, cette angoisse nouée depuis la première lettre, lui collait-elle à la peau comme une ombre ancienne ?
Ce soir-là, aucun corps ne fut retrouvé.
Aucune trace de la femme à l’écharpe verte.
Jusqu’au lendemain.
C’est un agent de voirie qui la découvrit, à l’aube, dans un local technique désaffecté, à l’arrière d’un immeuble abandonné.
Le corps, soigneusement déposé sur une chaise. Les yeux clos. Aucune violence apparente. Comme si elle s’était simplement endormie. Mais son écharpe verte était nouée trop serrée autour de son cou.
Madison arriva sur les lieux en silence, le regard figé.
Un médecin légiste souleva le drap.
Et soudain, tout s’effondra.
""Non… non… c’est pas possible…
Le sol bascula sous ses pieds.
Elle recula d’un pas, le souffle coupé. Ses lèvres tremblaient. Son esprit se rétractait, incapable d’accepter ce que ses yeux voyaient.
Pierrick accourut vers elle.
""Madison ? Qu’est-ce que…
Elle tourna vers lui un visage vide, ravagé. Et dans un murmure étranglé, elle lâcha :
"C’est ma mère" Lucile Verrand.
Célibataire. Discrète. Une femme qui vivait seule depuis des années, loin du tumulte de la vie de sa fille.
Madison ne l’avait pas vue depuis six mois. Elle savait qu'elle allait se rapprocher d'elle pour la voir plus souvent. Elle devait lui faire la surprise. Car après sa disparition, elle ne voulait plus rester en retrait de sa fille.
Et quelqu’un, quelque part, savait exactement où frapper pour qu’elle ressente chaque millimètre du couteau sans jamais le voir venir
Le crime de l’avenue Clémenceau – Partie 5
Les jours suivants se passèrent dans un état second.
Madison ne parlait presque plus. Elle restait de longues heures dans le bureau, à fixer le tableau d’enquête qu’elle avait commencé à épingler, les trois lettres, les photos de la scène, un plan de l’immeuble. Au centre, en lettres noires, Lucile Verrand.
Pierrick, impuissant, l’observait glisser dans un silence tendu.
Jusqu’au mercredi matin.
Une nouvelle enveloppe, toujours le même papier kraft,
cette fois déposée à la main sur le pare-brise de sa voiture.
À l’intérieur, le message était plus dense. Et pour la première fois, une information capitale :
""Je ne voulais pas vous impliquer autant. Je ne savais pas…""
Il est dangereux. Mais il veut être vu. Il cherche à être découvert, mais à sa manière.
Je l’ai vu nettoyer un couteau, torse nu, dans une pièce sans fenêtres. Une cave. Des outils suspendus autour de lui, comme des trophées. Il porte un masque en cuir parfois. Un masque qu’il a cousu lui-même.
Dans mes visions, il marmonne sans cesse des mots incohérents, sauf un;
“Ce qu’on ne guérit pas, on le répète.
J’ai vu un tatouage dans son dos. Une spirale, noire, qui descend le long de sa colonne.
Il est lié à vous, Madison. Pas seulement par le choix de votre mère. Il a quelque chose contre toi.
Il t’observe. Il est tout près.
Regarde parmi ceux qui ont déjà croisé ton chemin. Il se cache là.
Tu le connais.""
Elle relut la lettre une dizaine de fois, chaque mot devenant une lame.
Quelqu’un qu’elle connaissait ? Quelqu’un qui l’avait peut-être approchée,
parlé, peut-être même… aidée ?
""On vérifie toutes mes anciennes affaires, dit-elle à Pierrick, d’un ton sec. Tous les suspects relâchés, tous les noms liés aux victimes. Ceux qui ont échappé à une condamnation, les familles, les proches…
""Tu crois que c’est un revenant ?
""Je crois qu’il me parle. Et qu’il me défie.""
Les recherches furent longues. Trois jours passèrent.
Puis une correspondance apparut.
Un nom. Un dossier classé depuis huit ans.
Marc-Alban Randel.
Accusé à l’époque de violences conjugales, puis soupçonné dans deux disparitions non résolues.
Dossier abandonné faute de preuves, après que la seule plaignante, une certaine Jeanne M., ait mystérieusement retiré sa plainte et quitté la région.
Il avait été interrogé à l’époque… par Madison elle-même.
Et surtout, détail qui la figea, dans les anciens PV, un agent avait noté
que l’homme portait un tatouage dans le dos.
Une spirale.
""Il est revenu à Nice,"" dit Pierrick, les yeux rivés sur l’écran.
""Il se prépare. Il s’annonce. Il veut qu’on le trouve… mais selon ses règles.""
Madison sentit une autre vérité monter en elle. Une intuition brutale, viscérale.
Il ne fuira pas. Il attend.
Et s’il avait tué sa mère, ce n’était pas pour la punir.
C’était pour l’attirer.
Elle leva les yeux vers Pierrick.
"""On le traque. Maintenant. On retourne chaque cave de cette ville s’il le faut. Elle savait que le prochain mouvement ne viendrait pas d’eux.
Mais de lui.
Et il serait signé. Violent. Irréversible.
Le crime de l’avenue Clémenceau – Partie 6
Vendredi. Une semaine jour pour jour après le meurtre de sa mère.
Le ciel pesait bas sur la ville, comme un couvercle humide. Les ruelles du Vieux Nice exhalaient une odeur d’iode, de pierre mouillée… et de secrets.
Vers 8h du matin, Madison reçut un appel.
Numéro inconnu.
Elle hésita à décrocher, puis répondit :
""Oui ?"
Une voix féminine, légèrement voilée, douce mais pressée :
""Venez seule. À mon cabinet. Je sais où il est. J’ai tout vu, cette fois. Tout.
Même ce qu’il essaie de cacher.
Elle n’ajouta rien. Elle raccrocha.
Le cabinet de la médium se trouvait dans une petite arrière-cour, derrière une boutique de poterie. Une plaque discrète, Séléna. Perceptions et énergies.
L’intérieur était baigné de lumière tamisée, parfumé à la sauge.
Séléna était déjà debout, pâle, les yeux cernés.
""Il est là, dit-elle sans préambule. Je l’ai vu cette nuit. Il descendait un escalier de pierre, très ancien, sous une scène. Une cave. Mais pas comme une cave normale. Un lieu qu’il a construit lui-même""
Elle regarda Madison droit dans les yeux.
""Il est sous le Théâtre des Oiseaux. Vieux Nice. Vous connaissez ?
""Oui… Oui, je connais.""
""Il a été éclairagiste là-bas, il y a longtemps. À l’époque où Mado La Niçoise dirigeait encore le lieu. Il s’était aménagé une pièce sous les coulisses. Une sorte de loge secrète, insonorisée. Un refuge. Personne n’a jamais su qu’elle existait.""
Madison hocha la tête. Elle se rappelait vaguement avoir entendu parler d’un homme étrange, discret, du temps où elle étudiait encore les scènes de crime de la vieille ville. Elle crut entendre Pierrick parler, au fond de sa mémoire.
"Certains théâtres ont leurs propres fantômes…"
Elle se leva brusquement.
""Je dois y aller. Merci.""
Séléna posa doucement la main sur son bras.
""Faites attention. Il vous attend. Et il n’a plus rien à perdre""
20h03. Théâtre des Oiseaux. Rideau baissé. Lieu désert.
Pierrick avait fait bloquer le quartier sous prétexte d’un exercice de sécurité.
Madison, elle, entra seule.
Elle traversa les coulisses, longea les cordages, les projecteurs.
Elle descendit lentement vers les trappes techniques.
Un couvercle de bois. Très ancien.
Elle le souleva.
Un souffle glacé remonta.
Un escalier en pierre brute, noirci par le temps.
Elle descendit.
À chaque pas, une odeur de métal, de poussière… et de quelque chose d’humain. D’ancien.
Au fond, une porte. Fermée.
Et puis, une voix.
""Tu es venue. Bien.""
Elle recula d’un pas, arme levée.
""Marc-Alban Randel. Police. Montrez vous. Maintenant""
Un silence. Puis un cliquetis.
La porte s’ouvrit lentement. Et il apparut.
Cheveux ras. Torse nu. Le tatouage noir serpentin s’enroulant sur sa colonne. Le masque en cuir pendait à un clou derrière lui.
Il souriait.
"Je savais que tu viendrais seule""
""C’est fini. Tu vas me suivre""
""Non. Toi, tu vas comprendre. Pourquoi il fallait que ce soit ta mère. Pourquoi il fallait que ce soit toi""
Un mouvement. Brutal. Il bondit. Elle tira.
Une fois. Deux fois.
Il s’effondra contre le mur.
Deux minutes plus tard, Pierrick arrivait avec l’équipe d’intervention.
""Il est vivant, dit-elle, encore haletante. Juste touché à l’épaule.
""C’est fini, Madison.""
Elle ne répondit pas.
Son regard s’était perdu dans la pièce, sur les murs tapissés de souvenirs volés, des photos de femmes, des bouts de journaux, des mèches de cheveux attachées comme des trophées.
Et au centre, une vieille photo.
Elle. À dix ans. Avec sa mère.
Séléna la médium murmura pour elle-même :
""Le silence va pouvoir revenir""
Épilogue
Deux semaines ont passé.
Marc-Alban Randel est interné dans une unité psychiatrique sécurisée. Il n’a plus prononcé un mot depuis son arrestation.
Juste un sourire. Figé. Presque soulagé.
Le Théâtre des Oiseaux a rouvert ses portes. La cave a été scellée. Officiellement, elle n’a jamais existé.
Madison retourne parfois dans l’avenue Clémenceau.
Elle y marche lentement, sans but, comme pour chercher encore l’ombre de sa mère dans un reflet de vitre ou une bouffée de vent.
Un regret lui serrait la gorge encore. La surprise de sa mère l'avait menée directement à sa mort.
Sur son bureau, une dernière lettre repose. Sans enveloppe.
Séléna l’a déposée en personne, sans dire un mot.
Juste une phrase, griffonnée au bas de la page :
""Le futur n’envoie plus de cris. Il est silencieux, maintenant. Tu peux dormir""
Madison rangea la lettre dans un tiroir.
Et pour la première fois depuis longtemps,
cette nuit-là, elle dormit… sans rêver.
J'avais pensé à une soeur, pas à sa mère.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé, il ne manque que les images.
Bon week-end.