La nuit tombait sur la ville, et l’Institut des Donneurs d'Organes brillait comme un phare de lumière dans l'obscurité. À l'intérieur, François Delatour, un homme d'une cinquantaine d'années, au visage marqué par les années de service, déambulait dans les couloirs silencieux. Ses pensées tourbillonnaient autour de la maladie qui ravageait sa fille unique, Léa. Les médecins avaient été clairs : sans une greffe de foie rapide, elle n'aurait plus que quelques mois à vivre. Mais la liste d'attente était longue, désespérément longue. François savait qu'il devait agir, et vite.
Chapitre 1 : Le premier meurtre
La première cible de François était Marcel Lebrun, un homme de 75 ans, en tête de liste pour recevoir un foie. Marcel, autrefois un ouvrier acharné, vivait seul dans un appartement modeste. La solitude pesait sur lui, et sa santé déclinait depuis des années. François savait que personne ne viendrait soupçonner la disparition d'un vieil homme isolé.
Un soir, François s'introduisit discrètement dans l'appartement de Marcel, portant un masque chirurgical et des gants. Il avait soigneusement planifié chaque détail. Il repéra l'ancien poêle à gaz de Marcel, un modèle obsolète, susceptible de provoquer une fuite. François relâcha doucement le robinet du gaz, puis quitta l'appartement en silence, fermant la porte derrière lui. Quelques heures plus tard, le bâtiment entier fut réveillé par l'odeur suffocante du gaz et la découverte macabre de Marcel, étendu sans vie sur le sol de sa cuisine.
Les autorités conclurent rapidement à un accident tragique. François, qui avait pris soin de se trouver un alibi solide, ne fut jamais suspecté. Léa grimpa d'une place sur la liste d'attente.
Chapitre 2 : Le piège du sportif
La seconde cible de François était Thomas Garnier, un jeune homme de 29 ans, ancien athlète de haut niveau. Thomas avait été contraint d’abandonner sa carrière prometteuse à cause de la maladie du foie qui le rongeait. Bien que malade, il continuait à s'entraîner quotidiennement, espérant un jour retrouver sa forme d'antan après la transplantation.
François décida de s'en prendre à lui lors d'une de ses séances d'entraînement en solitaire. Il avait observé Thomas de loin pendant plusieurs jours, apprenant ses habitudes, ses trajets, ses horaires. Un matin, alors que Thomas courait sur son parcours habituel à travers une forêt isolée, François le suivit discrètement à vélo. Arrivé au sommet d'une pente, il attendit le moment parfait.
Soudain, François, toujours masqué et vêtu d'une combinaison sombre, dans sa voiture roula derrière Thomas et le percuta violemment, le projetant dans le fossé. La chute fut brutale. Thomas perdit connaissance e.t mourut
Il laissa ensuite le corps là où il était tombé, s'assurant qu'il semblait s'agir d'un accident dû à une chute malheureuse. Lorsque les secours trouvèrent Thomas, il était trop tard. Une mort naturelle due à une chute, pensaient ils. Encore une fois, François ne fut pas inquiété.
Chapitre 3 : La mère de famille
Ensuite, François se concentra sur Sarah Lambert, une mère de deux jeunes enfants. Sarah était une femme aimée de tous, active dans sa communauté et connue pour sa gentillesse. Son état de santé s'était dégradé récemment, mais elle gardait l'espoir d'une greffe imminente.
François était conscient que cette cible était risquée. Sarah avait une grande famille et un réseau d'amis qui la soutenaient. Toute mort soudaine pourrait être examinée de près. François décida donc de faire en sorte que Sarah semble succomber à une complication naturelle liée à sa maladie. Il entra en contact avec elle sous une fausse identité, se présentant comme un spécialiste capable de fournir des médicaments expérimentaux pour améliorer sa condition. Sarah, désespérée de vivre pour ses enfants, accepta la proposition.
François remplaça les pilules par des substances toxiques mais indétectables, provoquant progressivement une défaillance systématique du foie. Sarah mourut dans son lit, entourée de sa famille, après une courte et brutale aggravation de son état. Les médecins attribuèrent sa mort à une complication imprévisible de sa maladie. Cette fois encore, François s'en sortit sans encombre, et Léa monta encore dans la liste.
Chapitre 4 : Le politicien influent
Enfin, François devait s’occuper de Paul Beaumont, un politicien puissant, connu pour ses relations haut placées. Beaumont était en tête de liste après les décès précédents. François savait que cet homme était surveillé, et qu’une simple erreur pourrait tout révéler.
Il décida de jouer sur la paranoïa du politicien, exploitant son obsession pour la sécurité. François pénétra dans la maison de Beaumont et manipula le système de sécurité pour provoquer une série de fausses alertes. Beaumont, pensant être la cible d'un complot, sombra dans un état de stress intense, affectant gravement son cœur affaibli.
La nuit fatidique, François déclencha une dernière alarme et attendit que Beaumont, terrifié, prenne les médicaments qu'il avait lui-même substitués plus tôt. Les pilules contenaient un anticoagulant puissant, qui, combiné à son stress, provoqua une hémorragie interne. Beaumont fut retrouvé mort dans son lit, un sourire crispé sur le visage. Cette mort apparut comme une crise cardiaque, causée par l'intense angoisse de ces derniers jours. Une fois de plus, François échappa aux soupçons.
François tua en tout ainsi onze personnes et à chaque fois on cru a une mort naturelle jusqu'à ce que…
Chapitre 5 : La chute
Alors que François croyait avoir réussi à sauver sa fille, l'inspecteur Éric Vernet avait rassemblé suffisamment d'indices pour comprendre que les décès n’étaient pas accidentels. Il recoupa les dossiers médicaux, les circonstances de chaque mort, et le point commun qui les reliait : ils étaient tous en attente d'un foie, et François Delatour avait accès à toutes les informations.
Le jour où Léa devait recevoir son foie, Éric Vernet se présenta à l'hôpital avec un mandat d'arrêt. Devant Léa, horrifiée, il révéla la vérité : son père était un meurtrier. François fut arrêté, ses crimes dévoilés au grand jour. Léa, sauvée physiquement, fut marquée à vie par les actions de son père.
Épilogue :
François Delatour, jugé et condamné pour ses crimes, croupit désormais en prison. Son histoire devint un sombre exemple de ce que le désespoir et l'amour peuvent engendrer. Léa, quant à elle, tenta de reconstruire sa vie, mais l’ombre des actes de son père planait sur elle, lui rappelant sans cesse la question insoluble :
Jusqu’où un Père ou une Mère peuvent ils aller pour sauver leur enfant, et à quel prix ?