Chapitre 1
Nouvelle équipière pour Pierrick
Assis à son bureau de police criminelle, Pierrick consulte le dossier
de sa nouvelle équipière. Il n'a pas eu son mot à dire. Et puis de toutes façons, il est si profondément malheureux que elle ou une autre, il s'en moque bien...
Kelly Bonneval.
Profession : Anthropologue et médium consultante pour la police dans les affaires dites "hors-norme"
Âge : 39 ans
Apparence : Élégante et étrange à la fois. Long manteau noir, yeux très clairs, bijoux anciens, une cicatrice fine au poignet gauche.
Passé :
Ancienne chercheuse au CNRS, elle s’est fait connaître pour ses travaux sur les rituels oubliés et les croyances funéraires.
Elle a quitté le monde académique après une "expérience" inexpliquée lors d’une fouille en Laponie. Depuis, elle affirme "ressentir les échos" des morts.
Elle collabore avec la police dans certaines affaires obscures, à la condition qu'on ne lui pose pas trop de questions.
Particularité :
Parle peu, mais voit beaucoup.
Pierrick ne croit pas une seconde à ses dons, jusqu’au jour où elle décrit avec précision un souvenir qu’il n’a jamais raconté à personne.
Elle ne cherche pas la vérité scientifique, mais la résonance. Pour elle, les lieux, les objets, les silences "parlent". Il suffit de savoir écouter.
Pierrick, en planque sur une nouvelle scène, découvre un quatrième galet, sans corps cette fois.
Le mot : "rappel".
Il sent que l’affaire "Les Terres du Silence" n’est pas vraiment close.
"Inspecteur Mandal ?"
Il se retourne. Une silhouette s’avance dans la pénombre du sentier.
Elle le fixe, comme si elle le reconnaissait.
"Kelly Bonneval. Vous avez demandé quelqu’un pour les éléments non rationnels. Me voilà."
"Je n’ai rien demandé. Et encore moins à une sorcière."
Elle se doute qu'il a lu son dossier mais elle sourit.
"Et pourtant, vous êtes resté trois heures ici, sans bouger. À écouter les pierres. Vous commencez à me ressembler plus que vous ne le croyez."
Elle tend la main…
Dans sa paume : une violette noire séchée.
"Ce n’est pas fini, inspecteur. Elle est toujours là. Et elle vous regarde."
Chapitre 2
Nice, deux mois plus tard.
L’été s’étire paresseusement sur la Promenade des Anglais, mais Pierrick ne regarde plus la mer.
Depuis le départ de Madison, ou plutôt sa disparition, quelque chose s’est brisé. Il continue de marcher, de manger, de respirer. Mais il n’est plus là. Pas vraiment.
La presse a enterré l’affaire. La hiérarchie aussi. Et pourtant.
Chaque matin, un coquillage dans sa boîte aux lettres. Parfaitement blanc. Toujours vide.
L’affaire suivante arrive sans prévenir.
Une vieille villa abandonnée sur les hauteurs de Cimiez. Trois adolescents y sont entrés pour filmer une vidéo "urbex". Deux sont ressortis en criant. Le troisième est encore là-bas.
On ne sait pas s’il est vivant.
Les pompiers refusent de pénétrer dans les lieux.
Ils parlent de voix. De murs qui pleurent.
La peur s'est emparée viscéralement en eux !
Il se passe la dedans quelque chose qui les dépasse.
Kelly arrive à l’aube.
Elle ne dit rien de la mer. Rien de Madison.
Mais elle remarque la manière dont Pierrick serre trop fort sa montre-bracelet, celle que Madison lui avait offerte.
"Cette villa, ce n’est pas la première fois qu’elle réclame quelqu’un."
""Tu veux dire qu’elle est hantée ?" Pierrick râle, fatigué de ces détours.
"Je veux dire qu’elle se souvient."
Dans la lumière tremblante du matin, ils pénètrent ensemble dans la Villa Brume. Le silence y est plus dense qu’ailleurs. Et les murs semblent écouter.
Sur une cheminée couverte de suie, Kelly découvre un galet.
Le mot est différent cette fois.
"Retour."
Pierrick pâlit. Son regard se fige. Il murmure :
"C’était le mot qu’on avait gravé sur notre porte.
Quand on a emménagé dans notre appartement à Nice.
Madison et moi."
Kelly ne dit rien. Mais pour la première fois, elle détourne les yeux.
"Elle vous parle encore," souffle-t-elle.
"Ou alors elle me hante."
Au fond de la villa, un vieux miroir se fissure d’un craquement sec.
Une silhouette y passe.
Mais il n’y a personne.
Chapitre 3
À mesure que Kelly et Pierrick explorent la villa, des détails étranges s’accumulent.
Des coquillages incrustés dans le plâtre des murs.
Des miroirs anciens tournés vers les angles.
Une tapisserie rituelle représentant un chœur de femmes voilées, autour d’un arbre en flammes.
Kelly, concentrée, lit à haute voix :
"C’est une forme de culte méridional oublié. Des rituels funéraires pour les morts injustes.
On appelait ça le rappel."
"Le rappel ?"
"Faire revenir symboliquement l’âme de ceux qui n’ont pas terminé leur passage. On dit que certains peuvent répondre."
Dans une pièce murée, ils trouvent une petite chambre.
Un lit d’enfant, poussiéreux.
Et sur la table, un dessin : un coquillage, une femme sans visage et un homme aux yeux vides.
Kelly murmure :
"Cette pièce est restée figée dans le temps. Je crois que Madison a vécu ici. Pas dans cette maison, non, mais ici, dans cette scène."
Pierrick recule, la gorge nouée.
"Elle n’a jamais parlé d’enfant."
Kelly pose la main sur le mur, et là, tout vacille :
les murs saignent.
Des voix chuchotent "à toi maintenant" en boucle.
Pierrick tombe à genoux, les mains plaquées sur ses oreilles.
Chapitre 4
À la tombée de la nuit, Kelly prépare un ancien rituel, inspiré de rites funéraires provençaux.
Elle place sept galets autour de Pierrick, l’assoit face à un miroir brisé, et lui tend une violette noire.
"Tu dois l’appeler. Pas pour l’accuser. Pour comprendre. Mais si elle répond, elle ne dira peut-être pas ce que tu veux entendre."
"Je suis prêt," dit-il, même si ce n’est pas vrai.
Dans le reflet, Madison apparaît. Jeune. Sereine.
Elle sourit tristement.
"Tu n’as jamais compris, Pierrick. Ce n’était pas une vengeance. C’était un retour à l’équilibre."
Elle montre une silhouette d’enfant floue, debout derrière elle.
"Ils l’avaient tué. Pas avec leurs mains, mais avec leurs croyances, leurs jeux, leur indifférence. Alors j’ai purifié. J’ai donné à la colline ses morts justes. Mais moi, je ne reviendrai pas."
"Et maintenant ?" demande Pierrick, les larmes aux yeux.
"Maintenant, c’est à ton tour de choisir.
Tu peux rester ici, avec moi.
Dans le souvenir. Ou sortir et vivre."
Elle tend la main.
Chapitre 5
Le lendemain matin, les secours retrouvent Kelly seule dans la villa,
en état de choc.
"Où est Pierrick ?" demande le commandant.
Kelly regarde le miroir. Il est intact. Plus de brisure. Plus de reflet.
Elle chuchote simplement :
"Il a choisi de rester."
Plus tard, dans un ancien dossier psychiatrique de Nice, Kelly découvre une note oubliée :
"Madison Verrand, internée brièvement à 18 ans,
après un épisode délirant dans la villa familiale de Cimiez.
Elle parlait d’un enfant mort qu’elle n’avait jamais eu."
Elle comprend.
Madison n’a jamais eu d’enfant.
Mais elle a grandi dans cette maison.
Et ses blessures ont fait naître un fantôme
qu’elle a fini par croire réel.
Et dans sa folie, elle a tué. Par amour. Par délire. Ou par croyance.
Mais Pierrick, lui, n’a pas jugé.
Il l’a suivie. Jusque dans la mémoire.
Son amour pour elle l' emporté vers des terres inconnues et sombres.
Personne n'a jamais revu Pierrick, ni Madison.
Le mystère reste le mystère dans les pierres de la villa de Cimiez.
Quelques uns ont rapporté lors de visite des reflets d'un couple enlacé se regardant si amoureusement qu'il semblait ne faire qu'un, qui apparaissait et disparaissait furtivement.
Ou était Pierrick ? Ou était Madison ?...
Allions nous les revoir ??
L'énigme de la villa pour le moment garde le secret..
FIN
Je suis contente d'avoir pris le temps de lire la fin.
RépondreSupprimerC'est un scénario de film.
Je voyais les images au fur et à mesure.
Merci et bonne fin de semaine .
Je suis en train d'écrire la suite de toute cette histoire et tout va basculer a nouveau !!!
RépondreSupprimerce qui est écrit n'est pas toujours ce qui est vraiment ah ah ah !!!
En finissant celle çi je me suis dit que Madison ne pouvait pas disparaître comme ça !!
C'est un indice !!