Depuis l'affaire des terres du silence, Pierrick traînait une mélancolie
dévastatrice. Sa santé mentale devenait préoccupante et toute l'équipe s'en rendait compte a la brigade criminelle de Nice.
Il avait été retrouvé, errant et plein de confusion, deux nuits après sa disparition de la villa de Cimiez.
Il n'avait pas su expliquer le pourquoi du comment et semblait ailleurs tout le temps.
Il n'était pas blessé physiquement certes mais psychiquement c'était autre chose et Kelly, sa nouvelle coéquipière, qui venait le voir souvent à l'hôpital où il était soigné se rendait compte qu'il sombrait dans la folie.
Pierrick Mandal, l'homme au yeux d'acier et à la chevelure
noire comme du jais n'était plus qu'une pâle copie de lui…
Il ne faisait que répéter sans cesse les mêmes mots;
"Madison, où elle est Madison ? Le mur l'a englouti.
Il faut la sortir de là ""
A St Anne, la cellule psychiatrique s'inquiétait.
Un traitement fut entrepris et des séances de thérapie intensives
convenues dans les jours à venir.
Au début, il dormait beaucoup, mais avait moins de pensées délirantes.
Pendant presque deux mois, il eut l'air de se remettre un peu mieux.
Les séances donnaient de bons résultats.
La seule question qu'il posait comme un leitmotiv était cependant
toujours la même,; Où est Madison ? Il faut chercher dans le mur
de la villa de Cimiez !
Pierrick n'en démordait pas et cela n'indiquaient rien de bon
pour la récupération de ses facultés mentales.
Lors d'une séance, a la question du PSY, qui demande pourquoi
il faut chercher Madison dans le mur il raconte l'histoire incroyable
de l'affaire des Terres du silence, histoire loufoque qui n'a jamais
eu lieu et le commandant de la brigade le lui confirme !
""Mais alors pourquoi j'ai une nouvelle équipière hein pourquoi ???""
"Mais Mandal, parce que Madison a disparu après que vous ayez
résolu l'affaire de l'institut des donneurs d'organes ! ""
Madison n' a plus reparue à votre appartement ni à la brigade depuis ""
""Mais non ! Je l'ai suivi dans le mur, mais j'en sorti et pas elle !"""
Le Psy continua quelques instants la séance puis après lui avoir fait administré un traitement pour le calmer, il demanda une réunion a la salle entre tous les soignants de Pierrick.
Il fut convenu d'essayer une séance d'hypnose.
Le faire remonter dans le temps, pour qu'il se souvienne vraiment
sans revenir sur les épisodes aux allures sataniques de ses divagations.
La brigade fut prévenue et Kelly demanda à être présente en temps
que sa nouvelle collaboratrice.
Kelly Bonneval était bien triste de savoir son collègue dans cet état.
Elle avait été mutée de Digne les Bains dans les alpes de Hautes Provence pour venir seconder Pierrick depuis la disparition de Madison. Pierrick était bon coéquipier et ils avaient sympathisé.
C'est elle qui avait remarqué qu'il parlait d'une affaire étrange qu'ils
avaient en commun et la traitait souvent de sorcière et elle ne comprenait pas pourquoi !
Et Kelly de cette affaire des terres du silence ne savait rien du tout.
Et jamais elle n'avait participé de loin ou de près à cette enquête.
Pierrick avait il sombré dans la folie bien avant ce que l'on pensait ?
Le commandant avait certifié qu'il n'y avait jamais eu d'affaire des terres du silence. Point de décès, point de violette noire, point de galets ! D'où Pierrick tenait il de tels discours d'une affaire inconnue
à la brigade ?
La séance d'hypnose a lieu ce matin. Pierrick est prêt.
Kelly est dans un coin retiré de la pièce. silencieuse.
" Monsieur Mandal, fixez le métronome, regardez les billes se balancer
et s'entrechoquer, écoutez ma voix !
Vous n'entendez que ma voix et les billes qui se cognent sont un fond sonore agréable, doux et calme.
Pierrick, écoutez ma voix, revenez au temps de l'affaire de l'institut des donneurs d'organes.
"" Y êtes vous ???""
""Oui j'y suis, Madison et moi, on quitte la brigade ! On va fêter ça !""
""Et à présent où êtes vous tous les deux ??""
"Et à présent où êtes-vous tous les deux ?"
Un sourire s’installe sur les traits de Pierrick. Il murmure, les paupières frémissantes :
"On roule… sur la corniche… Madison met la musique… quelque chose de vieux, Gainsbourg je crois… Elle chante faux, comme toujours…"
Le sourire est fugace sur ses lèvres. Kelly, depuis son coin, observe, crispée.
"Continuez Pierrick. Où allez-vous ?"
"On voulait aller à la mer… Mais… on reçoit un message. Une alerte sur le téléphone de Madison. Un ancien contact, une source… Elle panique. Elle dit que quelqu’un a reparlé de l’Institut. De la partie jamais élucidée."
Le psy note. Kelly lève les yeux. Une partie jamais élucidée ?
"Elle veut qu’on y retourne. Elle me dit que quelque chose cloche, que c’était pas fini. Elle veut vérifier un signalement, une maison près de la villa de Cimiez…
Une maison en ruine, que personne n’avait visitée."
La voix de Pierrick s’accélère.
"On arrive là-bas. Il fait déjà nuit. Elle me dit d’attendre dehors, qu’elle fait vite… mais j’entends un cri. Alors je rentre. Je cours à travers un couloir… un escalier. Et là…"
Il tremble. Le psy s’approche légèrement.
"Et là quoi, Pierrick ?"
"Le mur. Rouge. Les dessins… comme ceux qu’elle avait trouvés dans le dossier. Des cercles, des lettres anciennes. Des croix inversées. Et… Madison… elle est là. Attachée. Mais il y a autre chose."
"Quoi, Pierrick ? Qui est là ?"
Pierrick commence à s’agiter.
"Un homme. Grand. Je crois le connaître mais… son visage… je ne peux pas le voir. Il dit que Madison est une clé. Un catalyseur. Il parle de la terre, du sang, de sacrifices. Et puis… un coup. Fort. Derrière ma tête. Et je tombe."
Kelly s’est levée, blême.
"Et ensuite ?" demande le psy, doucement.
"Je me réveille… plus tard. Seul. Je suis dehors. Devant la villa. Mais la porte est murée. Comme si elle n’avait jamais été ouverte. Et je hurle. Madison est dedans ! Je frappe, je gratte le mur… mais il est lisse, intact… Et personne ne me croit."
Pierrick ouvre les yeux brusquement, essoufflé. Il regarde autour de lui, le regard affolé.
"Vous voyez ?!! Elle est vivante. Elle est dedans. Ils l’ont enfermée ! Les murs… les murs l’ont prise !"
Kelly, sous le choc, sort en trombe de la pièce. Elle attrape son téléphone, appelle la brigade.
"Commandant ? C’est Kelly. Je veux une équipe à la villa de Cimiez. Maintenant. Avec des chiens et une équipe de déblaiement. Et alertez les spéléos si nécessaire. Je crois… je crois que Madison est encore là-bas."
Quelques heures plus tard a la Villa de Cimiez
Le soleil se couche quand l’équipe arrive. La bâtisse est décrépite, les murs lézardés, et le jardin envahi de ronces. Une façade, autrefois scellée, est attaquée au marteau-piqueur.
Un chien griffe frénétiquement un pan de mur, grognant et haletant.
Puis, un cri. Un ouvrier appelle. Derrière la cloison de béton, un escalier. Et au fond…
Une porte. Rouge. Fendue.
L’équipe entre, lampe torche allumée. L’air est lourd, moisi. Des fresques anciennes, occultes, recouvrent les murs. Une odeur de cire et de sang séché.
Et là, au sol… Madison. Amaigrie, mais vivante. Enchaînée à une poutre métallique.
Elle lève lentement les yeux. Son regard est vide. Elle murmure :
"Pierrick… il est venu… mais il est parti. Je l’ai vu se faire frapper. Je croyais qu’il était mort."
Elle s’évanouit.
Madison fut transportée d'urgence à l'hôpital Pasteur. Amaigrie, sale, tremblante, mais vivante.
Dans les heures qui suivirent, elle parla peu, les mots lui coûtaient. Mais elle lâcha une phrase qui glaça tout le monde :
""Il venait matin et soir. Toujours masqué. Il posait le plateau, me regardait manger, et quand j’avais fini… il me rattachait. Toujours à la poutre. Toujours en croix. Il repartait par le souterrain là derrière le mur. C'est un faux mur ! ""
Elle éclata en sanglots.
Les médecins confirmèrent que sans cette ration régulière, elle n’aurait pas survécu plus d’une semaine. Quelqu’un l’avait gardée en vie volontairement. Assez pour qu’elle ne meure pas.
Pas assez pour qu’elle s’échappe.
Et les symboles peints sur les murs ? D’après les premiers experts, c’étaient des marques ésotériques anciennes, mêlant occultisme européen et pratiques de rites païens.
Une question planait dans l’air, comme un poison lent :
Qui ? Qui l’avait gardée là pendant deux mois, à quelques rues de la brigade, dans un lieu que Pierrick connaissait… mais dont personne n’avait souvenance ?
Six mois plus tard.
Été sur la côte amalfitaine
Une légère brise salée faisait danser les voilages blancs sur la terrasse de l’hôtel. La mer, d’un bleu presque irréel, s’étendait à perte de vue. Des rires discrets s’échappaient de la table dressée sous une pergola fleurie de bougainvilliers.
Pierrick Mandal versa deux verres de vin blanc bien frais. Il leva les yeux vers Madison, assise en face, un chapeau de paille mal ajusté sur la tête et un livre à moitié ouvert sur les genoux.
"Tu vas vraiment finir ce roman ou tu fais juste semblant depuis Naples ?" demanda-t-il en souriant.
Elle haussa les épaules, moqueuse.
"Je fais durer. Pour une fois qu’on a le droit d’appuyer sur pause..."
Après leur retour à la vie civile, l’État leur avait accordé trois mois de congé exceptionnel, payés et loin de la brigade, à la demande expresse du commandant et de l’équipe médicale.
Trois mois pour oublier les murs rouges, les chaînes, les cris dans la nuit. Trois mois pour respirer, se retrouver, vivre autrement.
Au début, ils n’avaient fait que dormir. Puis marcher. Manger. Se taire. Parler.
Pierrick n’avait plus de crises. Il suivait encore une thérapie légère, à distance, mais ses délires s’étaient dissipés comme une brume. Il rêvait encore parfois de symboles, de cavités sans fond… mais il savait désormais que ce n’était que des échos. Et il pouvait les affronter.
Madison, elle, reprenait peu à peu confiance en son propre corps, en sa liberté. Elle avait recommencé à sourire, à rire même — un rire plus discret, plus grave peut-être, mais sincère.
Ils ne parlaient pas souvent de ce qu’il s’était passé. Mais ils étaient là. Ensemble.
"Tu crois qu’on pourra retourner à Nice un jour sans que tout ça nous saute à la gorge ?" demanda-t-elle soudain, pensive.
Pierrick but une gorgée de vin, puis haussa les épaules.
"Je sais pas. Mais en attendant, la mozzarella est bonne, le soleil tape,
et t’as encore de la crème solaire sur le nez."
Elle éclata de rire.
Leurs regards se croisèrent, apaisés, complices.
Ils ne savaient pas ce que la vie leur réservait. Mais ils savaient une chose;
ils avaient survécu à l’ombre. Et maintenant, il était temps de vivre au soleil.
Un mystère cependant restait encore a résoudre !
Qui était responsable de toute cette horreur et surtout .
Pourquoi ??
Chouette la suite de l'histoire, maintenant, tu vas devoir nous trouver le pourquoi de ces événements.
RépondreSupprimerBonne semaine.
Oui mais la j ai pas encore d idée !!! mais je en ai commencé une autre ce matin. Une autre affaire qui se passe a Nice aussi !!!
SupprimerBonsoir Ghislaine,
RépondreSupprimerQuelle histoire passionnante ! Tu m'as tenue en haleine du début à la fin.
Pierrick a bien fait de maintenir ses propos et de ne pas se laisser influencer, en tout cas. Cela a sauvé Madison !
Vite, la suite ! :)
A bientôt, mon amie.
Martine
Bonjour Martine
SupprimerComme je disais a Claudie je dois y réfléchir mais pour le moment une autre idée m'est venue mais pour une autre affaire quand je suis allé consulter mon cardiologue qui habite avenue Clémence au !!!